Regards sur l'Aveyron
« Quelle ne fut pas ma surprise, en arrivant à Conques, devant le célèbre tympan, de l’abbatiale Sainte-Foy, de découvrir ces petits personnages, cachés derrière un ruban, dont on aperçoit le regard et le bout du nez ! En réalité, il s’agit d’un même personnage, appelé « le curieux », que l’on retrouve quatorze fois, sur l’archivolte qui surplombe le tympan.
Cette rencontre, faite au début de mon voyage dans l’Aveyron, a conditionné toute la suite de mon carnet. Car, le petit curieux de Conques m’a interpellé. Suis-je, moi aussi, suffisamment curieux ? Est-ce que je me contente de voir ou est-ce que je regarde vraiment en ayant cette démarche active et volontaire, pour éliminer le superflu et découvrir de nouvelles formes ou compositions ? Ce sont de vrais clins d’oeil que le petit curieux va me lancer tout au long de ce voyage.
Ainsi accompagné, j’ai cheminé sans avoir d’itinéraire précis, en prenant mon temps avant de peindre, en partageant ce plaisir avec des gens de passage, ou en m’égarant volontairement pour découvrir l’inattendu. Mais, j’ai aussi apprécié ces moments privilégiés, lorsque, invité chez l’habitant, j’ai dégusté des spécialités locales, comme la fouace, l’aligot ou le gâteau à la broche.
Non, il ne faut pas traverser l’Aveyron, il faut s’y arrêter, avoir envie de parcourir ce pays qui est plus qu’un département, tant est grande son étendue, riche son histoire et contrastée sa géographie. Il n’y a pas que le trésor de Conques à découvrir, il y en a des milliers d’autres qui se révèleront à ceux qui sauront s’enfoncer dans les chemins de traverse et aller à la rencontre des habitants. Mon carnet n’est qu’un exemple de toutes les richesses qui s’offrent au voyageur gourmand de découvertes, mais j’aurais pu en écrire d’autres tant je me suis plu à cheminer dans cette belle région, si riches en contrastes. »
Les Bords de Seine à l'aquarelle
« De Troyes à Honfleur, j’ai été attiré par les sujets architecturaux, lieux souvent chargés d’histoire ou chateaux, églises, abbayes rivalisent de défi, d’originalité, d’esthétique, par les lieux de vie comme des scènes de rue, des activités sur l’eau, ou ces vieilles maisons à colombage, mais aussi, et plus simplement, par les paysages aux alentours et les merveilleux panoramas que nous offrent les bords de Seine. »
Avec ses aquarelles, Christian Dagonet vous propose un point de vue sur un fleuve qu’il affectionne particulièrement. Au fils des pages et de l’eau se succèdent des sites qui ont séduit autant les peintres que les écrivains. Et comme tous ces artistes, l’aquarelliste a su retranscrire avec sensibilité et talent des lieux pittoresques, leurs charmes et leurs lumières.
Le carnet d'aquarelle de la grande Armada en Normandie
« En 2003, les « géants des mers » étaient de retour.
Pourquoi, quatre ans auparavant, des millions de personnes s’étaient-elles rendues sur les quais de Rouen à la rencontre des grands voiliers ? Quelle était cette aventure qui allait attirer, là encore, sans nul doute, une foule innombrable ?
Pour ma part, j’ai toujours rêvé des ces trois-mâts carrés, trois-mâts barques ou trois-mâts goélettes : rêve d’histoire, rêve d’aventure, rêve de haute-mer. En allant à leur rencontre, j’ai vu non plus des rêves mais des réalités : la permanence du « beau », l’omniprésence des matériaux nobles comme le bois, la corde, le cuivre …, la pérennité des vieux métiers : tissage, sculpture …, la vie en équipage.
J’ai pu aussi mesurer le degré d’exigence qu’implique la vie à bord, en termes de courage, d’ordre et de respect de vie d’autrui.
Ces découvertes m’ont donné envie de rendre hommage, à ma façon, à tous ces hommes qui ont participé à l’élaboration et la réalisation de ces chefs-d’oeuvre que sont les grands voiliers.
Chacun d’eux est différent, comme le sont leurs figures de proue, tantôt poulaines de charme ou oiseaux de proie, tantôt personnages célèbres ou symboles de liberté et de puissance et nous invite à connaître son histoire. Ce carnet en illustre certains aspects.
Mâts fièrement dressés vers le ciel, figures de proue majestueuses, drapeaux flottant au vent, marins de tous pays, j’ai été impressionné par l’allure et la magie de ce rassemblement.
Que ce carnet vous donne l’envie d’aller à la rencontre de ces deux, trois ou quatre-mâts, pour les admirer à quai, et un jour, peut-être, embarquer et faire une navigation. »